L’Epure – Comment l’attribution des prix se déroule-t-elle ?
Edouard Cointreau – Il se publie chaque année, de par le monde, environ 26 000 livres consacrés à la cuisine et au vin. Nous en recevons à peu près 6 000. Les ouvrages sont sélectionnés et primés par pays. En revanche, les qualifications au niveau mondial telles que celle de "meilleur éditeur du monde" sont effectuées par un jury international de quatre membres, que je préside. Nous possédons une liste de quatre ou cinq éditeurs dont nous suivons la trajectoire sur plusieurs années. Nos critères sont la qualité des livres, bien sûr, mais aussi le travail de l’éditeur et l’honnêteté. Nous récompensons des éditeurs qui sont des artistes, pas des épiciers !
Pourquoi primer cette année les éditions de l’Epure ?
Edouard Cointreau – Ce qui nous a décidé à distinguer l’Epure pour l’année 2008, c’est que cette maison a atteint un niveau remarquable en France. Ses collections, notamment "Dix façons…", sont pointues, abordables, et attestent d’un véritable travail d’artisan, d’artiste même. Sans compter que ses recettes, souvent dues à la plume de grands auteurs, sont transposables dans tous les pays. Il nous a donc semblé que c’était le bon moment pour la faire connaître à l’étranger, lui permettre de se développer à l’international.
La cuisine défendue par l’Epure est donc, à votre avis, adaptable à d’autres cultures ?
Edouard Cointreau – Vous savez, aujourd’hui, on trouve tous les ingrédients partout. Pour ce qui est des habitudes culinaires, en revanche, c’est un peu différent. Mais les gens commencent à prendre goût à une gastronomie mondialisée. Et, en matière de littérature gastronomique, il y a actuellement une quarantaine de marchés intéressants. Une dizaine, à mon avis, pourraient convenir à l’Epure, parmi lesquels la Turquie, le Brésil, la Chine, le Japon… Je suis persuadé que les recettes de l’Epure feraient le bonheur des gourmands de ces pays. Et je fais confiance à la créativité de Sabine Bucquet-Grenet pour que l’Epure s’y taille une place de premier choix !
Propos recueillis par Catherine Minot