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Notes de dégustation
Jules Chauvet, la conscience du vin
Il y a trente ans disparaissait Jules Chauvet que l’on avait surnommé "la science et la conscience du vin".
20/10/2023
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Comme l’écrit Bernard Pivot dans son "Dictionnaire amoureux du vin", il fut un homme rarissime pour au moins trois raisons : son insurpassable talent de dégustateur ; ses travaux scientifiques sur le vin et enfin son art de la vinification qui lui permettait d’élaborer naturellement des beaujolais légers et aromatiques. Jules Chauvet est un enfant de la Chapelle de Guinchay, un village du beaujolais, il est né en 1907 dans une famille de négociants en vin. Dès 1934, il consacre un jour par semaine à l’université de Lyon à des recherches sur un champignon qui forme un voile à la surface des boissons fermentées et des jus sucrés sans provoquer la fermentation alcoolique. En 1938, il passe quelques mois à Berlin chez le Prix Nobel de Médecine Otto Warburg. Durant la seconde guerre mondiale, il reprend l’activité de négoce familiale. En parallèle, il poursuit ses travaux sur les vinifications en rouge et les fermentations alcooliques à hautes températures. C’est également dans les années 1950 qu’il met en place une technique inédite et rigoureuse de dégustation descriptive. Il s’intéresse également aux levures indigènes du vin et à leurs effets sur les arômes. Jules Chauvet disait : "La vigne, moins on la touche mieux elle se porte" : à la vigne aussi il applique une approche novatrice. Une pensée basée sur le respect de la vie des sols, l’utilisation d’engrais organiques, la recherche des variétés résistantes, une vendange à maturité optimale et le respect de la récolte avec le moins de trituration du raisin. Avec cinquante ans d’avance, il a forgé le concept de "vin nature" avec la philosophie de faire des vins peu alcoolisés avec de jolis parfums. Pédagogue, animé d’une grande force de conviction, il prodiguait inlassablement ses conseils à ses viticulteurs proches. Jules Chauvet a écrit plusieurs ouvrages, ici ce sont ses notes de dégustation rassemblées et présentées sous forme de cartes postales par les éditions de l’Epure, en coédition avec Marie Rocher. Et franchement, on est subjugué par sa langue et son art de rendre compte des crus qu’il déguste. Ecoutez ce qu’il dit d’un Château Rayas, châteauneuf-du-pape 1945, dégusté en mai 1952. Couleur : "grenat, feu". Arômes très fins : "truffe, sous-bois, feuille morte, terre mouillée. Epice exotique, cannelle, poivre, encens, ambre. Tabac de la Havane. Rose, coing. Prune, cachou discret, subtil. Complexe de résine très fine, encens, truffe". Odorat gustatif : "Tabac de la Havane évoluant vers le chrysanthème. Saveur étalée, onctueuse, tannique, longue". Forme architecturale : "La structure est d’une continuité remarquable et relie entre elles des courbes souples, pures et puissantes à la fois". "Très grand vin", conclut Jules Chauvet. A propos d’un Château du Mayne blanc 1951, il écrit : "Evoque l’expression des tons aigus de la musique, élévation, rapidité, légèreté, petits intervalles, c’est un solo de flûte." De l’univers du vin, Jules Chauvet disait qu’il s’agissait d’une "transmutation troublante puisque l’homme transforme presque instantanément une matière liquide d’apparence inerte en éléments immatériels dont se nourrit sa pensée". Jacky Durand – France Culture. Les Mitonnages de Jacky. 13-04-19
Vins à la carte. Onze notes de dégsutation sous forme de cartes postales.
Thèmes : Jules Chauvet, vin nature, dégustation , arômes, cartes postales
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