Fais-moi du couscous chérie

Avec ce recueil publié pour la première fois en 2010, l'infatigable Frédérick e. Grasser Hermé met tout le monde d'accord. Inutile d'y chercher une recette canonique de couscous arrosé de bouillon ou de laitages : fascinée par les gestes du couscous, cette exploratrice du goût a appris à en maîtriser les bases et les secrets pour mieux les détourner, avec un grain de folie revendiqué. L'autre couscous, dix façons de le préparer commence avec un antique et insolite couscous de pain rassis, modèle de cuisine anti-gaspi sans tambour ni trompettes. C'est grâce à cette recette que FeGH a remporté, en 2008, le Prix Spécial du Jury au onzième Cous Cous Fest de San Vito Lo Capo, en Sicile – une reconnaissance qui ne manque pas de sel pour une Alsacienne. Suivent neuf autres propositions détonantes, à l'image des ailerons de poulet farcis au couscous, du couscous coupé en tranches comme une terrine, de la « graine » de chou-fleur au caviar ou encore de la version sucrée à l'orange et aux fruits du mendiant.

Si le plat délicat à base de semoule « roulée » a perdu une grande partie de son exotisme, du moins dans les versions simplifiées et reconfigurées qui ont conquis la France, la créativité débridée de Frédérick e. Grasser Hermé ramène dans le fond aux couscous extravagants, parfois improbables, mentionnés au XIXe par des cuisiniers-écrivains-théoriciens comme Joseph Favre. La fantaisie est cette fois recherchée et la boucle est bouclée !

Depuis le 16 décembre, les traditions du couscous, proposées par l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, ont été inscrites au patrimoine immatériel de l'Unesco.