L’Epure – Camions bidons, c’est une curieuse appellation, non ?
Martine Camillieri – C’est un titre volontairement ambivalent. Descriptif, car mes camions sont effectivement des bidons, des emballages en matière plastique comme on en trouve dans tous les placards de cuisine. Et également interrogatif : mes bidons sont-ils des jouets, des vrais, des mirages ? Ou pas ?
Vous présenterez aussi des tirages photographiques de vos camions.
Martine Camillieri – Oui, outre les camions, je proposerai une quinzaine de photographies que j’ai réalisées. Quatre d’entre elles ont été primées au dernier Festival international de l’image environnementale (Fiie) puis projetées aux Rencontres photographiques d’Arles. Au début, je me contentais de photographier mes camions pour en garder une trace, puis j’ai commencé à les mettre en situation, à chercher un arrière-plan crédible qui corresponde à leur fonction supposée tout en respectant le rapport d’échelle. Il m’arrive d’ailleurs de les emporter en vacances afin de pouvoir les photographier dans des paysages différents. L’année dernière en Sardaigne et en Sicile, j’ai effectué de nombreuses prises de vue sur fond de plage ou de routes tortueuses…
A quoi travaillez-vous actuellement, encore et toujours des emballages détournés ?
Martine Camillieri – En ce moment, je me consacre aux objets perdus. Par exemple, des serviettes de bain, des lunettes de soleil… Des passants attentifs les ramassent et ils les mettent bien en évidence afin que leur propriétaire les retrouve. Ces sortes d’installations m’intéressent. J’en ai photographié une centaine en Norvège, en Suède, en Hollande, en France et en Allemagne. Mon propos est de limiter la prolifération matérielle sur cette planète. C’est pourquoi je projette d’ouvrir, dans les mois à venir, un site qui présente ces objets perdus avec leur localisation GPS, tout simplement afin que leurs propriétaires puissent les récupérer !
Catherine Minot
L’exposition aura lieu du 25 septembre au 25 octobre 2008 de 10 à 18 heures dans les locaux des Editions de l’Epure, 25 rue de la Sablière, 75014 Paris.
Vernissage le jeudi 25 septembre de 18 à 22 heures.
A consulter aussi :
La biographie de
Martine Camillieri
Le site de
Martine Camillieri